"Le 20 juin 1975, Jean et Madison Tolbiac partent passer deux jours à Étretat. Jean a chargé les bagages dans la DS 19."
C'est ainsi que commençait un roman que Jean avait écrit dans sa jeunesse.
Il s'appelait "Les Falaises d'Étretat". C’était un Roman Policier sentimental !
Il était inspiré d'un épisode important de sa vie.
En ce 20 juin 1975, Jean conduit vers l'autoroute de l'Ouest. Madison, sa femme depuis quatre ans, est à ses côtés.
Ils n'avaient pas passé de week-ends en amoureux depuis plusieurs mois… enfin... amoureux !
― Chérie, on n'a rien oublié ?
Jean embrasse Madison dans le cou, tout en conduisant.
― Un collègue m'a parlé d'un charmant hôtel à Étretat, tu sais, Fleurat, nous l'avons rencontré la semaine dernière, quand j'ai eu ma promotion. J'ai réservé cet après-midi.
― Pourquoi m'appelles-tu toujours "chérie" ? C'est générique ! Tu as peur de te tromper… J'ai un prénom !
Comme toujours elle démarre sur les chapeaux de roue.
― Madison chérie... ça te va ?
Pause pendant ce week-end ! "Please" !
Je suis crevé !
Ce n'est pas toi qui as des journées de dix heures. Il faut que je m'affirme dans la boîte.
Jean avait intégré une multinationale américaine Sachert & Price, après des tentatives plutôt vaines dans le cinéma.
Objectif : la direction du Service Films Publicitaires de la Société en France. La télévision Française ouvrait ses écrans à la publicité.
Avant tout, il doit perfectionner son anglais trop scolaire, se former aux procédures de la multinationale, s'initier aux techniques publicitaires.
Pas évident ! Il n'a fait qu'une école de Cinéma. Ses collègues sortent tous de HEC, Centrale ou Polytechnique.
Que des jeunes loups aux dents longues ! Sans pitié !
Il est naïf, vulnérable, trop gentil pour ce milieu !
Il doit s'accrocher et on ne peut pas dire que Madison lui facilite la tâche. Elle est futile, désinvolte, dépensière...
Suite dans le livre